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Histoires d'une balade à deux sur une coque à travers le Pacifique (pour commencer !)

23 May

Las Perlas, on a vu, mais on passe !

Publié par Cécile et Damien

Las Perlas, on a vu, mais on passe !

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Avec un peu de retard dans la narration, nous voici donc arrivés à Panama City, dans un mouillage à l’extrême sud-est de la ville.

Avec nos vieux pneus emballés dans des sacs poubelles en guise de pare-battages le long du bordé, nous affichons pour tous les autres voiliers présents : « Just passed the Canal » ! Nous pourrons voir le même étrange manège à notre tour durant la quinzaine de jours que nous passerons ici : des bateaux arrivent avec leurs pneus, restent quelques jours, et un matin, ils ne sont plus là, partis vers le grand Ouest pacifique, probablement…

Nous passerons donc un peu plus de temps qu’escompté, à peaufiner les approvisionnements, à tenter par tous les moyens d’ajouter X boites de conserve et d’enfoncer un peu plus COLIBRI sur sa ligne de flottaison. Ceci pour être autonomes aussi longtemps que possible, et repousser le moment où il faudra faire des achats dans la très onéreuse Polynésie française vers laquelle nous nous dirigerons lentement d’ici quelques jours.

S’ajoute à cela les achats plus techniques et spécifiques, ces milles et unes choses qu’on ne retrouvera jamais ailleurs qu’à Panama City avant de nombreux mois, voire plus… Un objectif Nikon pour remplacer à la volée celui de Cécile qui a rendu l’âme, de l’huile spéciale pour le moteur, un délicieux whisky Talisker bien tourbé, un couteau parfait pour fileter le poisson, d’improbables confits de canard pour les grandes occasions, vous n’avez pas idée du nombre de voyages en taxi à négocier serré que nous avons fait !

Ce mouillage a mis nos nerfs à rude épreuve : de gros trains de houle produits par les navires de commerce et les bateaux pilotes nous secouent régulièrement, le « front de mer » et ses restaurants produisent un fond sonore de musique abrutissante, et l’eau est sale au point de conchier définitivement les boudins de l’annexe. De plus, les éclairs bourgeonnent et nous rappellent les mises en gardes régulièrement émises par les gens rencontrés sur cette région qui est l’une des plus intenses du monde quant aux orages électriques…

Pourtant, nous aurons bien fait de tenir bon, cela aura permis de régler un souci de démarreur qui aurait pu dangereusement nous immobiliser plus tard dans notre périple… Ici, les petites entreprises compétentes pour tout et n’importe quoi sont nombreuses et peu chères, et il fallait logiquement en profiter, en rongeant notre frein pour le départ vers des destinations plus agréables…

Et puis enfin, par une belle nuit de pétole, on craque et décidons que nous ne passerons pas un jour de plus dans le coin à attendre le vent. Nous partons enfin, un soir de 15 mai 2016 !

Le 1er contact avec les Perlas est olfactif ! Nous mouillons au pied d’une falaise qui est aussi une colonie d’oiseaux marins, ça sent fort ! De toute façon, une grosse houle sortie de nulle part vers 4h du matin nous expulse et nous contraint à mouiller 3 milles plus loin, encore sous les orages…

Nous allons rejoindre ensuite des lieux moins exposés aux éléments, mais très vite un constat s’impose : les Perlas n’ont rien à voir avec la magie des San Blas… Si le jeu des marées et les 4 mètres de marnage produisent des paysages nouveaux aux accents bretons malgré les 30°C extérieurs, les îles ne sont pas superbes, souvent couvertes de déchets, et surtout, entourées d’une eau verdâtre dont la visibilité n’excède pas les 5 mètres dans le meilleur des cas… Dans le pire demandez-vous ? C’est une main tendue à peine visible, beurk !

Nous ne resterons qu’une semaine dans tout l’archipel, ce court séjour nous a semblé suffisant pour profiter des quelques beautés de lieux qui ne doivent s’exprimer pleinement qu’à d’autres périodes de l’année, quand les baleines mettent bas et que les rios de tout l’isthme panaméen sont sages et ne réduisent pas la visibilité des eaux à zéro.

En parlant de rios, c’est justement vers ceux-ci que nous nous dirigeons à présent. Captivés par l’idée de naviguer dans de petits bras d’eau entourés de grands arbres, d’oiseaux chahuteurs et même pourquoi pas de crocodiles, nous prenons le risque de braver encore un peu plus longuement le danger des orages pour aller ressentir tout cela par nous-même.

Cap à l’Est, vers le Darien !

Pélicans, frégates et cormorans par milliers sont les principaux habitants des Perlas

Pélicans, frégates et cormorans par milliers sont les principaux habitants des Perlas

Le mouillage d'Espiritu Santo, où nous passerons la grande partie de la semaine

Le mouillage d'Espiritu Santo, où nous passerons la grande partie de la semaine

Et la plage sympathique de l'autre côté de l'île

Et la plage sympathique de l'autre côté de l'île

Un paysage de forêt et de roches parfois étranges

Un paysage de forêt et de roches parfois étranges

Le chaînon manquant entre le scarabée rhinocéros et le lucane cerf-volant !

Le chaînon manquant entre le scarabée rhinocéros et le lucane cerf-volant !

Pour notre dernière nuit, un superbe couché de soleils aux teintes subtiles...

Pour notre dernière nuit, un superbe couché de soleils aux teintes subtiles...

... et le matin du départ, un bouquet offert par Dame Nature !

... et le matin du départ, un bouquet offert par Dame Nature !

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