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Histoires d'une balade à deux sur une coque à travers le Pacifique (pour commencer !)

09 May

Seuls au monde à Suwarrow

Publié par Cécile et Damien

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Et nous y voilà, quel enchantement après 5 jours de roulis, voiles tangonnées en ciseaux sur la longue houle du Pacifique : le calme plat, et la solitude absolue… Aucun voilier, aucune vie humaine depuis des mois probablement, et à 400 kilomètres à la ronde, y’a-t-il beaucoup d’endroits similaires qui ne soient de l’eau salée, ni du sable brûlant, ni de la glace à perte de vue ? En comparaison, nous pourrions presque être au centre de la France et avoir la garantie d’être les uniques êtres humains sur tout l’Hexagone !

 

Ici, la vie palpite, dans le lagon comme sur les motus, elle explose sans se préoccuper de l’humain de passage… Le crabe de cocotier marchent à nos pieds en pleine journée, le requin nous frôle sans défiance, les oiseaux nous laissent approcher à quelques centimètres sans stress. Le moustique aussi, prospère, et ce serait bien là le seul frein à une vie de robinson dans un tel endroit !

 

Nous sommes donc à Suwarrow, lieu de retraite d’un robinson célèbre, Tom Neale, ami de Bernard Moitessier. Durant 2 semaines ici, nous retrouvons l’ambiance des Tuamotu, de Tahanea, mais avec une dimension infiniment accrue par l’isolement extrême des lieux, et notre propre solitude.

 

A terre pourtant, il y a quelques constructions sommaires, pour abriter les « rangers » qui surveillent cet Eden durant la saison « touristique », celle du passage des voiliers vers l’Ouest, qui ne devrait pas tarder, mais voilà, la chance aidant, point de voisins ! On bénéficie donc d’eau de pluie à volonté, d’outils qui vous nous permettre de faire un brin de ménage sur la plage (déchets et palmes de cocotiers) et de nous donner cette illusion d’avoir « an island for oneself », comme disait Neale !

 

L’eau est translucide, chaude, les requins nombreux et parfois un peu trop curieux, le relief sous-marin superbe et riche de coraux en vie. L’atoll regorge de bernard-l’hermite par milliers, de crabes de cocotiers énormes. Durant 2 semaines, il n’y a presque pas un souffle de vent. La mer est un miroir, COLIBRI lévite sans un bruit au-dessus des coraux, des poissons, l’air et l’eau semblent s’être entendu pour arrêter leur lutte et leur frontière disparait à force d’être si horizontale. La nuit, seul le cri des quelques oiseaux nous permet de savoir que nous ne flottons pas dans l’éther. Et ça, sur un bateau, c’est plus que rarissime !

 

Parmi les expériences les plus intenses, celle de parcourir le platier de corail entourant l’atoll, à la faveur de la lune et des étoiles, à la recherche de quelque langouste égarée. L’air et l’eau sont à 30°C, la mer se meure doucement sur le récif tant l’océan est calme, l’air apporte un délicat parfum d’iode et de végétation, dans un vent léger. Plénitude absolue, calme intérieur, jusqu’au moment d’intense émotion où l’on repère un gros crustacé au bord du ressac. Là alors, on régresse en un battement de cœur, en redevenant chasseur-cueilleur !

 

Un soir, le ciel s’allume de mille feux, et l’on comprend que ce coucher de soleil ne sera pas comme les autres… Durant presque une heure, l’îlot derrière nous, puis la mer, et enfin la voute céleste se sont passés le relai pour faire défiler toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, comme pour nous montrer tout ce dont ils étaient capable !

 

Enfin, un jour le vent revient, l’éolienne tourne et sa mécanique résonne légèrement dans le bateau. Les rides marquent le lagon, puis le clapot rappelle à nos sens que notre voilier souhaite à présent s’envoler pour d’autres horizons. L’eau devient brûlante, puis la visibilité baisse étrangement, les requins s’agitent et pour la toute première fois nous donnent envie d’éviter la baignade. Les Dieux de Suwarrow nous l’ont fait comprendre avec douceur mais fermeté : il est temps pour nous de poursuivre notre voyage, et de garder en nous ces moments incroyables que nous avons vécus sur ce confetti jeté au milieu de la plus grande mare du monde…

EDIT Juillet 2017 : Et maintenant, avec la vidéo HD !!

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"An Island of Oneself", titre du roman de Neale, bien adapté pour nous !
"An Island of Oneself", titre du roman de Neale, bien adapté pour nous !
"An Island of Oneself", titre du roman de Neale, bien adapté pour nous !
"An Island of Oneself", titre du roman de Neale, bien adapté pour nous !

"An Island of Oneself", titre du roman de Neale, bien adapté pour nous !

Juste à l'arrière du bateau...

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Des conditions exceptionnelles, une eau fantastique, des requins nombreux
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Un soir, un coucher de soleil incroyable
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Les oiseaux, rois de l'île ou... bouffons ?
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