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Histoires d'une balade à deux sur une coque à travers le Pacifique (pour commencer !)

01 Oct

Les Marquises, comme un Paradis perdu ?

Publié par Cécile et Damien

 

Retour (déjà 6 mois en arrière !), sur notre traversée des Galapagos aux Marquises…

 

Départ le 9 août 2016.
Après quelques jours de pétole, surtout la nuit, nous atteignons enfin les alizés et nous commençons à bien dérouler les milles avec plus de 1 nœud de courant portant. La 1ère semaine est vraiment facile et rapide. Nous récoltons chaque matin les malheureux poissons volants et calamars suicidaires, et nous observons un rituel « jus d’orange » des Galapagos, on en a chargé une bonne centaine avant de partir, elles sont délicieuses et ne coûtent presque rien. Nous voyons apparaître de grands pétrels blancs et noirs, et la nuit les étoiles sont magnifiques, de même que le sillage bioluminescent de COLIBRI dans le plancton, qui reste peut être la plus belle image des grandes traversées…

La deuxième semaine est un peu moins reposante. Nous nous retrouvons plus vent arrière qu’auparavant, on doit alterner des allures en ciseau et du grand largue pour avancer dans la bonne direction, la houle fait régulièrement claquer les lattes de la grand’ voile, et une fois nous aurons une faiblesse du régulateur d’allure qui nous fera faire un sale empannage, malgré frein de bôme et gros bout de retenue. Heureusement, rien de cassé…

La dernière semaine sera encore de nouveau consacrée à trouver la bonne allure pour avancer dans la bonne direction sans se traîner, alternant vent arrière et grand largue. Sur la fin, à 24h de notre arrivée, nous ramassons une pétole fabuleuse venue de nulle part, couvrant seulement 90 milles en 24h. Cela nous empêchera d’arriver avant la nuit, et on doit donc presque tout affaler en attendant le jour.


Après 22 jours, 22 heures et 3000 milles, nous apercevons notre 1ère terre, et pas un minable bout de caillou, non : les Marquises, du point de vue de la grandeur géologique, ce sont les Reines de la Polynésie…

Si l’on n’avait pas eu un enrouleur de génois coincé tout déroulé, pendant qu’un gros grain arrivait par l’arrière et que nous filions tranquillement vers ces montagnes magnifiques, on aurait pu admirer plus sereinement ces dernières. Mais on ne va pas se plaindre, on découvrira en effet plus tard en discutant avec d’autres voiliers qu’on a effectué cette traversée rapidement, dans un confort assez optimal et avec le minimum de casse, compte tenu des dimensions de COLIBRI. Seul le rail du tangon s’est arraché (sans se casser, ce qui nous a permis de le réparer facilement) et un bricolage « bout de ficelle » a permis de maintenir l’indispensable espar en place durant 15 jours sans problème. S’ajoute à cela une petite fissure dans le vie-de-mulet, une batterie d’ordinateur HS, et la casse d’un câble métallique permettant d’étarquer la bordure de la grand’ voile et obligeant donc à garder un ris. Rien de dramatique et rien d’irréparable !

 

Nous arrivons donc à Fatu Hiva, la plus sauvage de toutes les Marquises, dans la célèbre baie des V(i)erges. Les odeurs de végétation nous marquent profondément. La vue de ces montagnes verdoyantes aussi. Et après avoir mouillé l’ancre au plus près de la baie, c’est la relâche, et l’étonnement à rebours d’être le seul voilier… De toutes les images prises de cet endroit, on voit toujours au minimum une dizaine de mâts, et bien là, tout ce spectacle est pour COLIBRI et lui seul ! Le vent dévalant des montagnes est violent et irrégulier, mais l’ancre tient bon !

Nous devions partir pour l’île suivante sans toucher terre pour des raisons réglementaires, mais on n’a pas résisté au passage d’un pêcheur nous invitant à descendre, et on est donc restés 3 jours. Nous avons fait le plein d’une véritable eau de source, redécouvert la végétation, le sol, les fruits, l’eau douce, et visité un peu cette magnifique vallée.

 

Puis nous partons vers l’île de Hiva Oa, et mouillons à Atuona. Là, c’est le retour à la civilisation, mais tranquillement, à la polynésienne avec une grande touche de français, et on aime beaucoup ! Aller chercher des baguettes croustillantes presque au cul du bateau, sous des buissons de frangipaniers, c’est un peu ça l’idée…

Nous passerons 10 jours, et jamais nous n’aurons eu à faire les trajets à pied, trouvant toujours une âme généreuse pour nous prendre en stop. Ce sera l’occasion bien sûr de rendre visite à Gauguin et Brel dans le cimetière baigné d’une ambiance paisible si forte. Nous passerons aussi pas mal de temps en réparation et bricolages divers, pour poursuivre tranquillement notre route.

 

C’est le départ pour Ua Huka, après un départ dans la nuit. L’île sauvage porte bien son nom, car en arrivant au fond de la « Baie Invisible », nous comprenons que le mouillage est intenable. Alors nous poursuivons vers l’Ouest, passons près d’une magnifique île plate couverte de milliers de sternes, et passerons une nuit peu sereine dans une baie au large de laquelle soufflent de grosses rafales, l’ancre étant sur le fond le plus dégueulasse qui puisse être pour sa tenue : une dalle rocheuse lisse couverte de quelques centimètres de sable! Mais le paysage est magnifique, l’île est minérale, avec ça et là de petites oasis de verdure.

 

Départ donc pour l’île suivante, Nuku Hiva, et nous attrapons notre toute première dorade copyphène ! Quel poisson superbe, ces couleurs sont invraisemblables… L’arrivée dans la baie d’Anaho est comme dans un rêve, tranquille, à la voile, la configuration du site fait qu’on est totalement à l’abri de la houle. L’endroit est réputé comme le meilleur mouillage des Marquises et… on y est encore seul !

A terre, le petit village est bien mignon, avec ses cocotiers sur une pelouse anglaise où il fait bon marcher pieds nus. Par contre, côté mer, c’est très chargé (pas de visibilité), et nous apercevons quelques requins, ce n’est pas très engageant…

Nous profiterons d’une belle journée pour aller à pied au village d’Hatiheu, pour découvrir un lieu superbe, paisible, où l’on ressent une harmonie telle qu’on décide de quitter Anaho et d’y aller en bateau, car il y aurait la venue d’un bateau du Ponant, et nous pourrions profiter du coup des festivités !

Nous devions rester 2 jours, ce seront 10 jours dans le village, avec le passage du Ponant, puis de l’Aranui, l’occasion de découvrir les danses et les chants magnifiques des Marquises, tout en puissance et en authenticité que l’on n’a pas eu l’impression de retrouver par la suite. Et puis surtout, nous avons été marqués par la vie de village, finissant par connaître bon nombre de ses habitants d’une générosité extrême. A chaque tour à terre, nous revenions avec des fruits, des légumes, et même un cuissot de chèvre dont on s’est régalé au barbecue. Chaque soir, les jeunes se réunissent autour d’un match de volley, les vieux à la pétanque, que des activités saines et collectives.

Le village est magnifique, entretenu à la perfection, avec à sa tête « Mama Yvonne », la mairesse, une dame dynamique très gentille mais qui sait à la fois dire à ses administrés lorsqu’elle n’est pas contente !

Une journée à cheval avec Nui va nous emmener très loin d’un simple tour de piste pour touristes. Nous sommes allés amener des provisions à deux de ses amis qui venaient d’installer un campement, et le trajet splendide a alterné des passages dans le « maquis », en forêt dense, sur des pentes raides et caillouteuses, le long d’une plage magnifique, etc. On a presque eu une chèvre au retour, poursuivie par Blanco le chien de Nui, qui continue dans la tradition à chasser ainsi, sans fusil.

Bref, Hatiheu aura été notre coup de cœur des Marquises, là où on aura peut-être jamais autant effleuré cette idée d’une communauté sereine et saine, même si on se doute que tout n’est pas si blanc… Victorine, Gilbert, Alphonse, Michel, Nui, la petite Eléonore, Henri, Sandrine, autant de personnes adorables qui ont profondément gravés nos cœurs de leur gentillesse sincère et désintéressée, de leur sourire et leur insouciant plaisir de vivre, tout simplement. Kautau Nui (merci) à vous tous !

 

(comme il y a beaucoup de photos, elles sont parfois regroupées par séries. Vous pouvez passer d'une photo à l'autre avec les flèches apparaissant sur le côté de chaque image en passant la souris dessus)

La vidéo des Marquises, par Cécile !

La terre grandiose après 22 jours en mer !

La terre grandiose après 22 jours en mer !

La baie des V(i)erges, la bien nommée !
La baie des V(i)erges, la bien nommée !

La baie des V(i)erges, la bien nommée !

COLIBRI depuis l'ARANUI, Gauguin, et Brel (on t'a apporté des bonbons :)
COLIBRI depuis l'ARANUI, Gauguin, et Brel (on t'a apporté des bonbons :)
COLIBRI depuis l'ARANUI, Gauguin, et Brel (on t'a apporté des bonbons :)

COLIBRI depuis l'ARANUI, Gauguin, et Brel (on t'a apporté des bonbons :)

Anaho à Nuku Hiva, mouillage de rêve...
Anaho à Nuku Hiva, mouillage de rêve...
Anaho à Nuku Hiva, mouillage de rêve...
Anaho à Nuku Hiva, mouillage de rêve...

Anaho à Nuku Hiva, mouillage de rêve...

Le paisible village d'Hatiheu
Le paisible village d'Hatiheu
Le paisible village d'Hatiheu
Le paisible village d'Hatiheu
Le paisible village d'Hatiheu
Le paisible village d'Hatiheu

Le paisible village d'Hatiheu

Mamie Yvonne, l’artisane numéro 1 du village !

Mamie Yvonne, l’artisane numéro 1 du village !

Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...
Célébrations lors du passage du SOLEAL...

Célébrations lors du passage du SOLEAL...

Superbe "expédition" à cheval, au bout de l'île !
Superbe "expédition" à cheval, au bout de l'île !
Superbe "expédition" à cheval, au bout de l'île !

Superbe "expédition" à cheval, au bout de l'île !

Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)
Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)

Passage de l'ARANUI, on remet ça ! Vous voyez, sous leurs airs guerriers, ils sont sympas :)

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